Fiche numéro : 59
Mars 2025 - Crane

Fiche n°59 – Mars 2025
La Conquête du courage de Stephen Crane
Titre original : The Red Badge of Courage
Année de première publication : 1895
Gallimard, collection Folio, 1982, pour la présente édition
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Henry-D. Davray et Francis Viélé-Griffin
1863. Depuis trois ans, la Guerre de Sécession déchire l’Amérique. Le jeune Henry Fleming, nourri d’idéaux romantiques et de visions héroïques, s’engage avec ferveur dans les rangs de l’armée de l’Union. Mais la réalité du front s’avère toute autre : l’attente interminable, les échos des escarmouches qui se rapprochent et surtout l’angoisse insidieuse de la mise à l’épreuve de leur bravoure rongent les hommes. Lorsque résonne enfin le fracas du premier combat, l’heure de vérité sonne. Mais qui est réellement prêt à affronter l’horreur du champ de bataille ?
Paru en 1895, écrit par un jeune auteur n’ayant pas connu l’hécatombe de la guerre civile, La Conquête du courage s’impose pourtant comme l’un des romans les plus réalistes et les plus singuliers de la littérature américaine classique. Avec une modernité surprenante pour son époque, Stephen Crane ne se contente pas de faire revivre une page dramatique de l’histoire américaine, il plonge au cœur des tourments psychiques d’un soldat confronté à ses propres démons pour livrer une réflexion universelle sur la peur, la rédemption et la quête d’identité.
L'auteur
Né en 1871 dans le New Jersey, Stephen Crane était écrivain, journaliste et poète. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pionniers du réalisme littéraire américain. Il commence à écrire dès son jeune âge et publie en 1893 son premier roman Maggie: A Girl of the Streets, une fresque sombre et sociale sur la misère urbaine. En parallèle, il mène une carrière de reporter et couvre des conflits à travers le monde, notamment à Cuba et en Grèce. Sa santé fragile, aggravée par une vie précaire et des voyages éprouvants, le mène à une mort prématurée : il est emporté par la tuberculose le 5 juin 1900 à l’âge de 28 ans.
Citation
« La colonne, qui avait solidement foncé à travers les obstacles de la route, était à peine hors de
vue que l’adolescent aperçut, surgissant du bois, de sombres vagues humaines qui déferlaient à
travers champs. Il sut aussitôt que l’acier des cœurs s’était dissous. Les soldats s’arrachaient à
leurs capotes et à leurs armes comme à des ronces. Ils dévalaient vers lui comme des buffles
affolés. »
« Par moments, il considérait avec envie les blessés. Il trouvait particulièrement heureux ces gens au corps déchiré. Il aurait lui aussi voulu porter une blessure, le rouge insigne du courage. »
Fiche rédigée par Jean-Éric Nuquet