Fiche numéro : 5
Juillet - Buzzati
Fiche n°5 – Juillet 2019
Le Désert des Tartares de Dino Buzzati (1940)
Traduit de l’italien par Michel Arnaud
Editeur: R. Laffont (1949)
Pour sa première affectation, le jeune officier Giovanni Drogo est envoyé au fort Bastiani, une forteresse de 2ème catégorie, isolée dans les montagnes. Après deux jours de cheval, pensant s’être égaré, il parvient à cette lugubre place forte qui n’a jamais servi à rien, avec pour seul horizon un désert de pierres, une «frontière morte» la séparant du Royaume du Nord d’où pourrait venir l’ennemi. Un sentiment de panique s’empare de Drogo, mais la perspective d’une mission courte l’incite à s’adapter. Peu à peu, cet espace inconnu, lointain et brumeux, cet Au?delà du fort, commence à l’obséder…
Buzzati observe le lent travail de sape du temps qui échappe, surtout s’il est consacré à une tâche insensée. Plus Drogo attend le Grand Jour, l’attaque de ce chimérique adversaire qui lui donnerait une raison d’être et plus il justifie à ses propres yeux le temps déjà perdu.
Pourtant cet avenir fantasmé, né d’une trop longue rêverie, est voué à rester un mirage et le sentiment d’étrangeté éprouvé par Drogo au sein d’une nature énigmatique, les doutes sur ses propres aptitudes et son courage, les discussions absurdes et inquiétantes avec ses compagnons génèrent en lui une redoutable angoisse existentielle.
Troublante allégorie de la solitude intrinsèque de l’Homme dans un monde où il ne trouve pas sa place, « Le Désert des Tartares » traduit remarquablement la lassitude de vivre et l’implacable force d’inertie qui en résulte. Il entre mystérieusement en résonance avec nos émotions et telles les œuvres de Kafka ou Camus, touchant au plus intime, il dérange et donne à méditer.
L’auteur :
Dino Buzzati est né en 1906 en Vénétie et grandit dans un univers familial érudit. Après des études de droit à Milan il entre comme correcteur au Corriere della Sera, devient grand reporter, envoyé spécial en Ethiopie en 1939, critique d’art, rédacteur en chef. Passionné d’écriture, de dessin, de montagne, il laisse une œuvre variée de romans, nouvelles et chroniques. Il meurt d’un cancer en 1972.
Extrait p 236 :
« Absurde, inattaqué par les années, se maintenait en lui, depuis sa jeunesse, cet obscur pressentiment de choses fatales, une profonde certitude que ce que la vie avait de bon n’avait pas encore commencé. »
Fiche rédigée par Sarah Bazin?Slaney
Le Désert des Tartares de Dino Buzzati (1940)
Traduit de l’italien par Michel Arnaud
Editeur: R. Laffont (1949)
Pour sa première affectation, le jeune officier Giovanni Drogo est envoyé au fort Bastiani, une forteresse de 2ème catégorie, isolée dans les montagnes. Après deux jours de cheval, pensant s’être égaré, il parvient à cette lugubre place forte qui n’a jamais servi à rien, avec pour seul horizon un désert de pierres, une «frontière morte» la séparant du Royaume du Nord d’où pourrait venir l’ennemi. Un sentiment de panique s’empare de Drogo, mais la perspective d’une mission courte l’incite à s’adapter. Peu à peu, cet espace inconnu, lointain et brumeux, cet Au?delà du fort, commence à l’obséder…
Buzzati observe le lent travail de sape du temps qui échappe, surtout s’il est consacré à une tâche insensée. Plus Drogo attend le Grand Jour, l’attaque de ce chimérique adversaire qui lui donnerait une raison d’être et plus il justifie à ses propres yeux le temps déjà perdu.
Pourtant cet avenir fantasmé, né d’une trop longue rêverie, est voué à rester un mirage et le sentiment d’étrangeté éprouvé par Drogo au sein d’une nature énigmatique, les doutes sur ses propres aptitudes et son courage, les discussions absurdes et inquiétantes avec ses compagnons génèrent en lui une redoutable angoisse existentielle.
Troublante allégorie de la solitude intrinsèque de l’Homme dans un monde où il ne trouve pas sa place, « Le Désert des Tartares » traduit remarquablement la lassitude de vivre et l’implacable force d’inertie qui en résulte. Il entre mystérieusement en résonance avec nos émotions et telles les œuvres de Kafka ou Camus, touchant au plus intime, il dérange et donne à méditer.
L’auteur :
Dino Buzzati est né en 1906 en Vénétie et grandit dans un univers familial érudit. Après des études de droit à Milan il entre comme correcteur au Corriere della Sera, devient grand reporter, envoyé spécial en Ethiopie en 1939, critique d’art, rédacteur en chef. Passionné d’écriture, de dessin, de montagne, il laisse une œuvre variée de romans, nouvelles et chroniques. Il meurt d’un cancer en 1972.
Extrait p 236 :
« Absurde, inattaqué par les années, se maintenait en lui, depuis sa jeunesse, cet obscur pressentiment de choses fatales, une profonde certitude que ce que la vie avait de bon n’avait pas encore commencé. »
Fiche rédigée par Sarah Bazin?Slaney