Fiche numéro : 30
Mars - Cercas
Fiche n°30 – Mars 2022
Le mobile de Javier Cercas
Titre original : El móvil
Année de première publication : 1987
Traduit de l'espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujičić pour Actes Sud en 2016
Álvaro est un grand écrivain, il le sait. Mais il n'a pas encore écrit son grand roman et pour cela, il lui faut « revenir à Flaubert » : peu importe la matière, seule la forme importe. Son futur classique a déjà ses « piliers stylistiques » et comprend la trinité novatrice des péripéties romanesques : amour, argent, crime. Mais comment rendre les faits plus vrais que nature ? Álvaro se sent incapable d'écrire un meurtre vraisemblable. L’œuvre de sa vie devra donc s'inspirer du réel et, fort adéquat, un couple de voisins semble en difficultés financières. Avec un petit coup de pouce, peut-être combleront-ils son manque d'imagination...
Le mobile est ce qu'on pourrait appeler un "roman de jeunesse", mais il est surtout une réflexion sur l'inspiration littéraire et les formes de narration. Si, comme le dit son auteur, il n'a pas les qualités littéraires d'un écrivain chevronné, il a pourtant la fraîcheur et la vitalité qui lui donnent son charme inconditionnel.
L'auteur :
Javier Cercas Mena est né en 1962 à Ibahernando, en Espagne. Après un doctorat en philologie espagnole, alors qu'il travaille pour l'université de l'Illinois, il publie aux Etats-Unis son premier recueil de nouvelles contenant le roman court Le mobile en 1987. Javier Cercas accède à la notoriété avec son roman Les Soldats de Salamine en 2001, révélé par Mario Vargas Llosa dans un célèbre article. L'auteur et traducteur est également chroniqueur et collaborateur régulier du journal El País dans son édition catalane. Lauréat de nombreux prix, son œuvre est aujourd'hui traduite dans une vingtaine de langues.
Extrait :
« Álvaro se plonge dans son travail. Ses personnages l’accompagnent partout : ils travaillent avec lui, se promènent, dorment, vont aux toilettes, boivent, rêvent, s’assoient devant le poste de télévision, respirent avec lui. Il noircit des centaines de pages d’observations, d’annotations, d’épisodes, de corrections, de descriptions de ses personnages et de leur milieu. Les dossiers deviennent de plus en plus volumineux. Quand il croit enfin disposer d’une quantité suffisante de matériau, il se lance dans la rédaction proprement dite. »
Fiche rédigée par Etienne Fauré